Le français : langue de l’enseignement et de l’inclusion
La Révolution tranquille est un moment charnière dans l’histoire du peuple québécois. Acte d’émancipation collective, elle fut l’occasion d’une vaste réappropriation de ses institutions étatiques, sociales, culturelles, économiques et démocratiques parmi lesquelles l’école occupe une place privilégiée. De la maternelle à l’université, en passant par les réseaux d’enseignement primaire, secondaire et collégial, la formation professionnelle et l’éducation des adultes, la société québécoise a voulu se doter de tous les leviers d’éducation nécessaires à la transmission de sa culture et à la définition d’un vivre-ensemble qui lui seraient propres. Au nom du droit à l’éducation, le Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (rapport Parent [1963-1966]) portait, pour au moins une génération, le désir d’une école humaniste, inclusive, de mixité sociale et de démocratisation de la culture commune.
En 1977, au terme de longs débats sociaux et de mobilisations populaires sans précédent, l’adoption de la Charte de la langue française (loi 101) venait compléter ce vaste projet, en consacrant l’école comme l’un des lieux privilégiés d’accueil et d’intégration des Québécoises et Québécois de toute origine à cette culture commune. En donnant priorité à l’accès à l’enseignement en français aux personnes issues de l’immigration, la Charte de la langue française affirmait le caractère résolument francophone de la construction du vivre-ensemble voulue par la Révolution tranquille.
Quarante ans plus tard, l’adoption de la loi 101 a incontestablement favorisé l’accueil et l’intégration en français de milliers de personnes immigrées, jeunes et adultes, qui aujourd’hui, contribuent à l’enrichissement de notre culture commune, francophone, ouverte et inclusive.
Toutefois, même dans l’enseignement, l’affirmation du fait français, la préservation et la transmission de langue commune continuent de faire face à des défis importants et actuels.
Dans l’objectif de continuer à assurer une intégration en français réussie, nos institutions scolaires et d’enseignement supérieur requièrent aujourd’hui encore des ressources suffisantes et adéquates. Enfin, pour répondre à cette mission, l’ensemble du réseau d’éducation doit pouvoir compter sur une réaffirmation, sans équivoque, de la part de notre collectivité, notamment à travers les leviers législatifs, étatiques et démocratiques qui sont les nôtres, de la primauté du français comme langue d’enseignement, d’accueil et d’intégration.
C’est notamment pourquoi, les Partenaires pour un Québec français demandent :
- Que les services de francisation soient offerts rapidement et gratuitement à toutes les catégories d’immigrants, autant aux requérants économiques qu’aux conjoints ou aux conjointes, aux réfugiés, aux nouveaux arrivants issus du regroupement familial, et autres;
- Que les écoles situées en milieu multiethnique reçoivent des ressources supplémentaires pour leur permettre d’assurer leur rôle de francisation et d’intégration;
- Que l’accès à la formation des adultes, pour obtenir des services de francisation et d’alphabétisation, soit amélioré et soutenu par un financement adéquat;
- Que le gouvernement dresse un bilan de l’enseignement de l’anglais en première année du primaire;
- Que soit obligatoire la réussite de l’épreuve de français langue seconde pour l’obtention du diplôme d’études collégiales;
- Que soient inclus des cours de français, langue seconde, à la formation dispensée dans toutes les Attestations d’études collégiales (AEC) des cégeps anglophones;
- Que tous les documents en formation professionnelle et technique soient disponibles en français. À ce titre, le gouvernement doit adopter une politique de francisation rigoureuse en ce qui a trait aux manuels et logiciels de formation dans les établissements scolaires, incluant les cégeps.